Comment le prend-on et à quoi cela sert-il ?
On peut prendre son pouls à l’aide d’au moins deux doigts posés sur le trajet d’une artère ; soit l’artère radiale au poignet, soit l’artère carotide au cou (voir plus loin).
Quels renseignements nous donne la prise de pouls ? La prise de pouls permet de contrôler la fréquence et le rythme du cœur.
> La fréquence au repos varie selon les individus, en dehors de toute maladie, selon le niveau d’entraînement physique.
Le chiffre normal se situe autour de 60-70 pulsations par minute et a tendance à diminuer avec l’avancée en âge. Il est, en outre, influencé par certaines maladies (de la thyroïde par exemple), par la prise de certains médicaments (les béta-bloquants qui ralentissent), par la fièvre, par certaines boissons (le café), par le stress.
À l’effort, la fréquence augmente et on doit veiller à ne pas dépasser la « fréquence maximale théorique » qui est de 220 - son âge. À cet égard, les montres connectées peuvent être utiles.
> Le rythme est essentiel, il doit être régulier comme le tic-tac d’une horloge c’est-à-dire qu’il doit y avoir un intervalle constant entre deux pulsations. Si tel n’est pas le cas, il faut demander conseil à votre médecin.
Il peut s’agir :
- d’extrasystoles, qui sont dans la majorité des cas bénignes, mais qui peuvent requérir des explorations complémentaires comme la pose d’un appareil d’enregistrement continu (appelé Holter), et un électrocardiogramme.
- de fibrillation auriculaire ou atriale, beaucoup plus redoutable. Il s’agit d’un dérèglement complet de l’activité électrique et mécanique des oreillettes qui perdent leur efficacité et réduisent les performances du cœur. La conséquence la plus grave est la stagnation du sang dans les oreillettes provoquant la formation de caillots qui peuvent se détacher et migrer vers les artères, notamment du cerveau.
Ainsi 30 % des AVC sont dus à une fibrillation auriculaire qui, dans 40 % des cas, était ignorée !! Or ces AVC sont les plus étendus et les plus graves.
Ainsi 30 % des AVC sont dus à une fibrillation auriculaire qui, dans 40 % des cas, était ignorée !! Or ces AVC sont les plus étendus et les plus graves.
Comment déceler la fibrillation ?
Il n’y a parfois aucun symptôme, d’où l’intérêt de prendre le pouls une fois par semaine pour dépister l’arythmie.
Le patient peut aussi ressentir quelques palpitations, ou un essoufflement inhabituel, d’apparition récente ou brutale, pour un effort donné. Malheureusement l’anomalie est découverte uniquement à l’occasion d’un AVC, lors du bilan réalisé. Il faut savoir qu’il existe des fibrillations dites « paroxystiques » qui surviennent par crises parfois silencieuses et disparaissent ; il faut un enregistrement sur 24, 48, voire 72 heures pour les déceler.
Pourquoi et comment traiter cette maladie ?
Le traitement est impératif en raison du risque majeur d’AVC qui est de 15 % par an :
- Un traitement anticoagulant est instauré dès que possible pour éviter la formation de caillots.
- Le rythme irrégulier est souvent rapide (on parle de tachyarythmie) et doit être ralenti par des médicaments bétabloquants.
- Pour rétablir un rythme régulier (dit sinusal), on dispose de médicaments antiarythmiques et en cas d’échec on propose un choc électrique externe sous anesthésie générale.
- Dans certains cas (avant 70 ans) on sera amené à pratiquer un traitement dit ablatif. Il s’agit de détruire une zone de l’oreillette gauche par le froid (cryothérapie) ou par des ondes de radiofréquence.
- En cas de contrindication aux anticoagulants, on peut être amené à pratiquer la fermeture de l’auricule gauche, sorte d’appendice de l’oreillette gauche, où se forment en priorité les caillots.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Chez les jeunes, cette anomalie peut survenir à l’occasion d’une consommation massive d’alcool ; c’est la fièvre du samedi soir, qui a été décrite en Irlande.
L’hypertension, le syndrome d’apnée du sommeil sont les principales causes, de même que l’hyperthyroïdie qui sera systématiquement recherchée.
À vrai dire, c’est surtout le vieillissement des tissus de l’oreillette qui est en cause, provoquant une fibrose et une dilatation de leurs cavités. C’est ce qui explique l’augmentation considérable de cette affection depuis quelques années, en raison de l’accroissement de la longévité. À partir de 75 ans, 15 % de la population en est atteinte.
En résumé, pourquoi s’intéresser à ce problème ?
- Sa fréquence augmente considérablement avec l’âge.
- C’est le pourvoyeur de 30 % des AVC (décès, handicap).
Prenez votre pouls une fois par semaine
C’est un geste de dépistage pour la prévention des AVC.
La technique est simple : aux carotides, ou au poignet :
La technique est simple : aux carotides, ou au poignet :
La technique
Avec deux doigts.
Dr. Claude Paumard, médecin régional des Pays de la Loire
Avec deux doigts.
- Ne pas appuyer trop fort pour ne pas interrompre le flux sanguin.
- Prendre sur une durée d’une minute.
Dr. Claude Paumard, médecin régional des Pays de la Loire
