L’insuffisance d’activité physique est bel et bien un risque sanitaire puisque la quasi-totalité de la population française est exposée à un risque de détérioration de sa santé par manque d'activité physique ou sédentarité, met en garde cette étude... Aujourd’hui seuls 5 % des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice. L’activité physique majore très sensiblement la probabilité de survenue de nombreuses maladies chroniques, notamment cardiovasculaires, respiratoires et métaboliques... Autant de pathologies susceptibles d’affecter particulièrement les seniors.
Pire, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit là du quatrième facteur de risque de mortalité prématurée. Les bénéfices de l’activité physique sur la réduction de la mortalité sont avérés avec une baisse de près de 30 % attribuée à une activité modérée à intense, ce qui correspond à un gain moyen d’espérance de vie de trois ans.
La population adulte française de plus en plus plan-plan
Si l’OMS recommande trente minutes d’activité physique au moins cinq jours par semaine, l’Anses dans son Avis préconise de pratiquer :
• trente minutes et au moins cinq jours par semaine une activité cardiorespiratoire de faible à moyenne intensité (marche rapide, vélo, entraînement multisports…). Sachant que lorsqu’un effort se prolonge au-delà de quarante-cinq minutes, les bénéfices supplémentaires sont au rendez-vous.
• une ou deux fois par semaine un Travail musculaire en résistance (TMR).
• deux à trois fois par semaine des exercices d’assouplissement.
Il s’agit là d’une base dont il est vivement recommandé de pas se contenter mais plutôt de l’agrémenter avec les activités proposées par les clubs de la FFRS.
La population adulte française est de plus en plus plan-plan, que ce soit par obligation ou par goût. De fait, le temps moyen quotidien total affecté à des activités sédentaires (devant un écran, transport en véhicule motorisé, loisirs associés à une très faible dépense énergétique comme jouer aux cartes ou lire, temps passé assis sur le lieu de travail…) est estimé à, en moyenne, sept heures.
Revoir l’organisation même de nos modes de vies
Conclusion : 95 % de la population française adulte - dont forcément les retraités - sont « exposés à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis, pointe l’Anses. Ces risques sont majorés lorsque le manque d’activité physique et l’excès de sédentarité sont cumulés. » Les femmes sont les plus à la traîne puisque 70 % d’entre elles (contre 42 % des hommes) se situent en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé.
En somme, comme l’appelle de ses vœux le Professeur Irène Margaritis, « C’est l’organisation même de nos modes de vies qui est à revoir », notamment « en favorisant la pratique sportive ». La FFRS y contribue ardemment.
Alexandre Terrini
