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OCTOBRE ROSE : APS ET CANCER DU SEIN



OCTOBRE ROSE : APS ET CANCER DU SEIN
Pendant le traitement d’un cancer du sein, il est maintenant reconnu indispensable d’intégrer l’exercice physique dans le programme personnalisé de soins et ceci dès le diagnostic.
Une activité physique adaptée, pratiquée dans les conditions de sécurité, a pour but de maintenir ou d’améliorer la masse et la fonction musculaire et de réduire les symptômes associés au cancer ou à ses traitements.
Au cours des dernières décennies, de nombreuses études scientifiques ont mis en évidence le bénéfice en santé du maintien et de l’amélioration du niveau d’activité physique au cours de la vie entière.
En particulier à la suite du diagnostic de cancer du sein, la mise en œuvre des APS individualisées et adaptées permet une amélioration des facteurs bio-psycho-sociaux des patientes sans effet indésirable : effet bénéfique sur la qualité de vie, la fatigue, la composition corporelle et l’amélioration des paramètres cliniques et biologiques.
 
Masse et fonction musculaire 
L’exercice musculaire permet de lutter contre le déconditionnement physique (ou détérioration de la condition physique). On observe le plus souvent une diminution de l’activité et une augmentation de la sédentarité en partie responsable d’une prise de poids (plus de la moitié des patientes traitées pour un cancer du sein de bon pronostic).
L’exercice permet en outre d’améliorer ou de maintenir la masse musculaire soit la masse maigre au détriment de la masse grasse.
Sont conseillés des programmes d’exercices aérobies et des exercices en résistance au cours ou à l’issue de la radiothérapie ou chimiothérapie.
La perte de masse musculaire est un des facteurs pronostiques essentiels dans le cancer du sein avancé d’où l’intérêt de proposer une prise en charge par les APS associée à la diététique.

Symptômes associés au cancer ou aux traitements 
La fatigue est l’un des symptômes le plus souvent observés. Effet positif d’un programme d’activité physique de type aérobie (marche, marche nordique, vélo…) avec une réduction de 30 % de la fatigue.
Les APS permettent d’influencer la qualité de vie en améliorant l’estime de soi, le niveau d’anxiété et de dépression et la confiance en soi…
Pendant et après les traitements, l’activité physique aurait un rôle protecteur sur le développement du lymphœdème et sur la densité osseuse. Aucune étude ne permet d’affirmer le rôle bénéfique des APS sur les nausées, douleurs et vomissements.

Paramètres biologiques de comorbidités et de survie 
Des essais randomisés ont montré des effets sur la réduction de l’insulino résistance, du taux d’insuline circulante et de l’IGF1. L’augmentation du taux de leptine (1) en cas de surpoids et d’obésité et la diminution du taux d’adiponectine (1) sont impliquées dans la progression tumorale.
Les APS exerceraient un rôle favorable sur le taux circulant d’adiponectine et aussi sur le ratio leptine/adiponectine et ainsi favoriserait une survie prolongée après le cancer du sein.
L’inflammation est un autre facteur impliqué dans la progression tumorale. Les APS permettent de diminuer le niveau de stress oxydant grâce à des exercices de type aérobie et agirait sur le système immunitaire.
Enfin les APS ont un rôle positif par la diminution des hormones sexuelles impliquées dans le cancer du sein hormonodépendant en réduisant la masse adipeuse et la conversion des androgènes en œstrogènes (par aromatisation).
Un niveau élevé d’activité est corrélé à une réduction de la mortalité spécifique et globale.
La pratique de 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée (recommandations internationales) réduirait de 24% la mortalité globale.
Il est primordial d’éviter la réduction d’activité physique et surtout d’éviter l’excès d’adiposité viscérale et la prise de poids. L’obésité et le surpoids sont connus pour accroitre le risque de premier et second cancer mais aussi pour augmenter le risque de récidive et de comorbidités.

L’activité physique 
Les pratiques sont bien sûr adaptées en fonction des capacités, des pathologies et des traitements et des facteurs psycho sociaux de la personne.
Un certificat médical de non contre indication pourra mentionner les recommandations ou limitations en fonction de la situation clinique et de pathologies associées.
Des précautions doivent être prises : après une chirurgie, un retard de cicatrisation nécessite parfois d’attendre plusieurs semaines, une vigilance accrue pour des co-affections non stabilisées (diabète, anémie, aplasie, dénutrition …), en présence de métastases osseuses en évitant les chocs et les sauts.
Nécessité d’une prise en charge précoce.
Le bénéfice de l’activité physique a été observé quel que soit le niveau d’activité initial avant le diagnostic.

En pratique 
L’ensemble des professionnels doivent rassurer et motiver les patientes sur leurs capacités à pouvoir maintenir ou adopter un style de vie actif dès le diagnostic, pendant la phase de traitement et tout au long de la maladie, d’inciter à réduire les comportements sédentaires et de proposer un programme d’APS adaptées et sécurisées.
Chez une femme non active, proposer une augmentation progressive de l’intensité des exercices plusieurs fois par semaine la durée devra dépasser 10 minutes consécutives pour le corps de la séance et ne dépassera pas 40 minutes auxquelles il faut ajouter l’échauffement et le retour au calme. Chez une femme active, il sera proposé des exercices aérobie et de renforcement musculaire d’intensité modérée à vigoureuse, de 2 à 5 séances par semaine.
Les programmes proposés sont en général de dix à douze semaines.
A la FFRS, les SMS (sections multi-activités senior) accueillent les personnes atteintes de diverses pathologies en phase de reconditionnement physique.
Vous y trouverez accueil, compétence et convivialité.

En conclusion 
La prescription d’une activité physique, véritable traitement non médicamenteux adjuvant devrait être systématique chez les patientes souffrant d’un cancer du sein. La motivation de l’équipe soignante et la promotion des programmes d’éducation thérapeutique sont des leviers pour promouvoir des changements de comportements durables, favoriser un mode de vie active et limiter l’inactivité et la sédentarité pendant et après la maladie.
Dr. M.Trégaro
Médecin fédéral national
 
Extrait du n° 46, Pratiques en nutrition : nutrition et cancer
1. Protéines produites par le tissu adipeux et sécrétées

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