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NE PERDONS PAS LES BONS RÉFLEXES


La crise sanitaire liée à la Covid-19 a eu pour conséquence, entre autres, de monopoliser l’attention et de focaliser les préoccupations de santé des Français sur cette infection.
Les autres risques sanitaires ont ainsi été relégués au second plan, voire occultés.


Quelles sont les affections qui ont connu un déficit de dépistage, pourtant indispensable ?

Le dépistage organisé concerne les cancers du côlon et du sein qui sont dans le peloton de tête en termes de fréquence.

L’Hémocult, examen de dépistage du cancer du côlon, concerne les hommes et les femmes de 50 à 74 ans qui sont invités par courrier tous les deux ans à effectuer soi-même un prélèvement unique (plus fiable et plus facile à réaliser que l’ancien système). En cas de positivité, il faut impérativement subir une colonoscopie, qui fort heureusement s’avérera souvent normale ou qui révélera un ou plusieurs polypes qui seront extraits lors de l’examen, évitant la transformation cancéreuse de ceux-ci. Dans ce cas, le suivi ultérieur consistera en une colonoscopie au bout de 3 ou 5 ans selon la nature du ou des polypes.

Cette stratégie s’applique à tout le monde sauf à ceux qui ont des antécédents familiaux de cancers du côlon et qui sont orientés vers une colonoscopie d’emblée. Par ailleurs, l’âge butoir de 75 ans ne signifie pas que tout dépistage est illusoire au-delà !!! Il s’agit simplement de l’âge limite arbitrairement fixé par les autorités de santé publique pour le dépistage organisé. Chacun doit, avec son médecin-traitant, effectuer ce test de façon individuelle. Cette remarque est également valable pour le cancer du sein.

La mammographie de dépistage est basée sur le même schéma, à savoir, invitation tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. Dans ce cadre de dépistage organisé, les clichés font l’objet d’une double lecture. Une échographie pourra être effectuée en complément. Comme pour le colon, il importe de poursuivre ce dépistage après 75 ans, à titre individuel, d’autant que ¼ des cancers du sein surviennent après 75 ans ! Dans ce cas, les clichés ne feront plus l’objet d’une double lecture, mais cela importe peu car à cet âge les seins sont moins denses et les images plus faciles à interpréter avec moins de risque d’erreur.

Dans le domaine des cancers, il faut citer les cancers de la peau, plus fréquents chez les gens physiquement actifs comme nos adhérent(e)s, plus exposés au rayonnement solaire. Toute lésion suspecte devra faire l’objet d’un examen.

Par ailleurs, d’autres soins ont été négligés comme les soins dentaires. On sait que les affections des gencives et des dents ont des conséquences néfastes sur la santé, parfois insoupçonnables.

Quelles sont les actions qui ont pâti de cette situation ?

Tout d’abord, le suivi des pathologies chroniques a été négligé.

On sait que nombre de diabétiques n’ont pas effectué leurs examens trimestriels permettant d’ajuster, d’adapter leur traitement ; ils n’ont pas non plus subi les contrôles cardiologiques, vasculaires, ophtalmologiques qui permettent de dépister les complications et les traiter à temps.

De même, beaucoup d’hypertendus se sont vu renouveler de façon automatique leur traitement par le pharmacien, sans bénéficier du regard médical. D’autres ont même arrêté leur traitement, ce qui génère des conséquences fâcheuses.

Des interventions chirurgicales jugées non urgentes ont été reportées (prothèses articulaires, hernies…).

Plus grave, enfin, des pathologies aigües n’ont pas été diagnostiquées à temps et se sont aggravées, voire ont été mortelles. Les services d’urgences, de cardiologie et de neurologie ont ainsi signalé une baisse importante du nombre d’admission pour infarctus (50 % !!), AVC et une hausse des arrêts cardiaques extrahospitaliers. Ceci laisse supposer que les symptômes de ces affections ont été négligés.

On déplore aussi une régression des actions de dépistage, générant des retards de diagnostic et de prise en charge.

Pourquoi les Français ont-ils eu moins recours aux services de soins ?

Trois raisons sont identifiées.
 
Deux sont liées aux patients eux-mêmes :
- la crainte de contracter le virus en salle d’attente ou à l’hôpital,
- la crainte de saturer les urgences ou de surcharger les médecins qu’on supposait trop occupés par la Covid.

Une est liée au système de soins :
- le report des rendez-vous programmés par les spécialistes et les services hospitaliers.

Ce moindre recours a des conséquences dont on peine encore à mesurer l’ampleur, notamment dans le domaine psychiatrique (dépressions, suicides…) et dans le domaine cardiovasculaire et cancéreux.

À retenir

- N’hésitez pas à faire appel au 15 pout tout signe d’alerte d’infarctus (douleur thoracique suspecte), de signe évocateur d’AVC (difficulté à parler, paralysie d’un membre, asymétrie de la face…).
- Ne surestimez pas le risque de contagion dans les structures de soins car celles-ci prennent des précautions en organisant des parcours de circulation spécifiques.
- N’hésitez pas à reprendre contact avec votre médecin traitant.
- Ne retardez pas les opérations de dépistage.
- 75 ans n’est pas un âge butoir pour les dépistages de cancer.
- Et bien entendu, continuez à respecter les gestes barrières et… restez malgré tout physiquement actifs.

Dr Claude Paumard, médecin régional des Pays de la Loire
 
Image par Mohamed Hassan de Pixabay

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