On nomme ainsi des substances ayant des propriétés susceptibles d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien. Les glandes endocrines, représentées essentiellement par la thyroïde, les surrénales, les testicules, les ovaires, produisent des hormones, véhiculées par le sang, dont le rôle est de se fixer sur des récepteurs situés à distance dans l’organisme.
Par quels mécanismes ces perturbateurs endocriniens agissent-ils ?
Où les trouve-t-on ?
Claude Paumard
Médecin régional Pays-de-la-Loire
Références :
Jean-François Bouvet, Mutants. Ed. Flammarion
Barbara Demenex, Cocktail toxique. Ed. Odile Jacob
Laurent Chevallier, Le livre antitoxique. Livre de poche
Laurent Chevallier, Claude Aubert, Alors, on mange quoi ? Ed. Fayard
Jean-François Narbonne, Sang pour sang toxique. Ed. Thierry Souccar
www.alerte-medecins-pesticides.fr
Par quels mécanismes ces perturbateurs endocriniens agissent-ils ?
- par effet agoniste, c’est à dire en mimant les effets d’une hormone,
- par effet antagoniste, c’est-à-dire en s’opposant aux effets d’une hormone, notamment en bloquant ses récepteurs,
- par interférence en perturbant les mécanismes de régulation de l’hormone ou de ses récepteurs.
- par voie respiratoire, si ces produits sont volatiles et se trouvent dans l’air que nous respirons,
- par voie digestive, s’ils sont contenus dans les aliments que nous ingérons ; il peut s’agir d’aliments d’origine végétale ou animale ; l’Homme se trouvant en bout de chaîne alimentaire, il mange la chair d’animaux qui ont stocké les produits toxiques, surtout dans leur graisse, après avoir consommé des plantes contaminées,
- par voie cutanée, par simple contact ; ces substances sont en général liposolubles (solubles dans les graisses) et pénètrent facilement la barrière cutanée en se fixant au film graisseux qui tapisse la peau.
- l’effet dose : ils agissent à des doses parfois infimes. Pour ce faire, il suffit qu’ils agissent dans une fenêtre d’opportunité temporelle, dans des périodes de vulnérabilité telles que la petite enfance, l’adolescence, la grossesse et les mois qui la précèdent, l’allaitement,
- l’effet cocktail : si un toxique pris isolément à une dose donnée est pratiquement inoffensif, le fait d’être associé à d’autres rendra le mélange très dangereux. En somme 1 + 1 = 3 ou 4 voire plus !
- l’effet transgénérationnel : les dommages créés dans l’organisme sont transmissibles aux générations futures (jusqu’à la 4e génération) comme cela a été démontré chez les souris dont la durée de vie est de deux ans et demi ; chez l’homme cela représente plus d’un siècle ; cette particularité est le fait de mécanismes épigénétiques au sein de notre patrimoine génétique.
- génitales : cryptorchidie, hypospadias (malformations chez le petit garçon), puberté précoce dans les deux sexes,
- neuro-développementales : troubles de l’attention, hyperactivité, baisse des performances intellectuelles,
- troubles de la fertilité : baisse de la qualité du sperme, endométriose, ovaires poly-kystiques,
- dérèglement thyroïdien,
- troubles métaboliques : diabète, obésité, syndrome métabolique,
- cancers : surtout hormono-dépendants (sein, prostate, ovaire, testicule),
- maladies immunitaires : allergie, asthme…
- maladies neuro-dégénératives notamment la maladie de Parkinson, reconnue maladie professionnelle chez les agriculteurs.
- le bisphénol A (BPA), les phtalates qui sont des constituants des plastiques,
- les parabènes, conservateurs utilisés dans les cosmétiques, les perfluorés imperméabilisants et antiadhésifs,
- la dioxine, produit de combustion, les PCB,
- les pesticides largement utilisés en agriculture et … en jardinage,
Où les trouve-t-on ?
- dans l’eau, les aliments, l’air intérieur et les poussières,
- dans les produits en plastique, les contenants alimentaires, les boîtes de conserve, les ustensiles en téflon,
- dans les produits d’hygiène, les cosmétiques, les écrans solaires,
- dans les colles, peintures, retardateurs de flamme.
- bien laver à l’eau chaude et au vinaigre les légumes et les fruits pour éliminer les produits pesticides, et préférer les « bio »,
- ne jamais faire chauffer au four à micro-ondes des aliments contenus dans du plastique ou sous cloche en plastique (le bisphénol est dégagé par la chaleur),
- remplacer le film étirable par du papier sulfurisé,
- utiliser de préférence des récipients en verre,
- éviter les poêles revêtues de téflon, préférer les en inox, sans PFOA et les instruments de cuisine en plastique,
- éviter les cosmétiques contenant des parabènes, notamment les E 214 à 219,
- éviter les biberons en matière plastique, bien laver les jouets et les vêtements neufs,
- laisser aérer les meubles neufs avant de les installer dans la maison,
- éviter les boîtes de conserve dont le revêtement intérieur est blanc car l’appertisation, en chauffant le métal, volatilise le bisphénol qui se répand dans les aliments,
- remplacer, lorsque c’est possible, les produits d’entretien par du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, du savon noir ou des produits ménagers bio,
- bannir les peintures et les produits en spray,
- préférer le bois brut à l’aggloméré,
- contre les moustiques, préférer la citronnelle et contre les poux l’huile essentielle de lavande ou le vinaigre,
- ne pas perdre de vue que le tabac est un réservoir de perturbateurs endocriniens et que le vin contient beaucoup de pesticides,
- toute ces précautions doivent être renforcées pour les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que pour les bébés et enfants en bas âge,
- avec l’âge, les seniors ont accumulés ces produits au cours de la vie et ils doivent redoubler de vigilance.
Claude Paumard
Médecin régional Pays-de-la-Loire
Références :
Jean-François Bouvet, Mutants. Ed. Flammarion
Barbara Demenex, Cocktail toxique. Ed. Odile Jacob
Laurent Chevallier, Le livre antitoxique. Livre de poche
Laurent Chevallier, Claude Aubert, Alors, on mange quoi ? Ed. Fayard
Jean-François Narbonne, Sang pour sang toxique. Ed. Thierry Souccar
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