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LE MAL DE DOS


Actuellement, l’Assurance maladie diffuse des spots publicitaires sur le mal de dos ; cette campagne est sans doute motivée par la recrudescence de cette affection à la suite du confinement.


Cette maladie est-elle fréquente ?
Qualifié à juste titre de « mal du siècle », le mal de dos ou lombalgie (improprement appelé tour de rein) est très répandu. Qui ne s’est jamais réveillé un matin avec des difficultés à se redresser ? Qui n’a pas ressenti un blocage en relevant un objet ou à la suite de jardinage ou d’un déménagement de meuble ? Lors d’un « faux-mouvement » ?

Ce fléau (oui, il mérite bien ce qualificatif) est la première cause d’incapacité fonctionnelle sur 192 maladies répertoriées par l’OMS dans 182 pays. Il génère un arrêt de travail sur cinq, et notamment les plus longs avec une durée moyenne de deux mois, même si la plupart des cas se résolvent en cinq jours.

Quelles sont les structures anatomiques en cause ? 
La colonne vertébrale ou rachis est composée de 33 éléments osseux séparés par des disques souples et reliés par des ligaments. Elle est soutenue par des muscles puissants (au nombre de 118) que l’on doit entretenir.

Qu’est-ce qu’une lombalgie commune ?
Le médecin traitant posera le diagnostic de lombalgie commune après avoir éliminé une maladie infectieuse, cancéreuse, inflammatoire, une fracture liée à une ostéoporose, un canal lombaire rétréci par l’arthrose.
La lombalgie sera qualifiée d’aiguë si elle dure moins d’un mois, subaiguë si elle dure d’un à trois mois et il faut absolument éviter qu’elle ne devienne chronique, c’est-à-dire qu’elle dépasse la durée de trois mois.

Quels sont les facteurs de risque ?
La sédentarité en raison du manque de sollicitation musculaire est le premier ennemi du dos ; il y a une corrélation très étroite entre le temps passé devant les écrans (smartphone, télévision...) et la survenue de lombalgie.
Le surpoids incite à l’inactivité, génère une fonte musculaire et surtout accroît les tensions sur la colonne vertébrale.
Les fausses croyances sont aussi responsables ; elles sont entretenues par l’entourage, et parfois hélas par des professionnels de santé. La prescription de repos, a fortiori au lit, n’est plus d’actualité comme elle le fut à une époque pas si lointaine car c’est le meilleur moyen pour faire fondre nos muscles en quelques jours ! L’arrêt de toute activité est de nature à retarder la guérison et à aboutir au passage à la chronicité. Le déconditionnement devient alors physique (fonte musculaire), psychique (état dépressif), social (désinsertion, précarité, addiction, divorce…).

Que faire ?
Rester actif, en évitant bien sûr les efforts violents et les gestes extrêmes ; le port d’une ceinture est utile, contrairement à l’idée reçue qui consiste à dire que cela entraîne une fonte musculaire.
Suivre le traitement médical, à base d’antalgique et d’anti inflammatoire, qui doit être bref et entrepris précocement. Il est en effet inutile, voire nocif, de poursuivre les anti-inflammatoires en raison des risques rénaux, digestifs et cardio-vasculaires et les antalgiques, dont certains peuvent conduire à l’addiction. Ces traitements permettent une reprise plus rapide des activités.

Le médecin peut estimer nécessaire d’avoir recours à des séances de rééducation par un kinésithérapeute, surtout dans l’objectif d’éviter les récidives.

L’imagerie (radio, scanner, IRM) est-elle nécessaire ?
Elle n’apparaît pas toujours utile. Le médecin peut demander une radiographie simple s’il a des doutes, notamment pour écarter une fracture ostéoporotique. Si les symptômes persistent de façon anormale, il est nécessaire de compléter le bilan.Un scanner ou une IRM sera prescrit surtout si la lombalgie se complique d’une sciatique, c’est-à-dire d’une douleur sur le trajet d’un nerf des membres inférieurs et si l’on envisage un traitement local par infiltration. Dans ce cas, une racine nerveuse est irritée par les structures osseuses ou discales. 

Quelles sont les mesures préventives ? Quelques conseils pratiques
  • Éviter le surpoids qui s’accompagne souvent d’une faiblesse musculaire.
  • Dormir sur une literie assez ferme avec matelas à mémoire de forme et sommier à lattes, un oreiller ni trop épais, ni trop mou.
  • Bien utiliser les sièges en s’asseyant au fond, dos droit, le dossier devant épouser les cambrures naturelles.
  • Éviter les sièges mous, profonds, trop bas. 
  • Pour se relever s’aider des accoudoirs ou prendre appui sur les cuisses.
  • En cas de travail prolongé sur ordinateur, utiliser un repose-pied et surélever l’écran à hauteur des yeux et se lever toutes les heures pour marcher au moins cinq minutes.
  • Porter de bonnes chaussures, voire ajouter des semelles adaptées.
  • Éviter les stations debout prolongées, les talons hauts ou les chaussures trop plates.
  • En voiture incliner le dossier.
  • Réduire la lordose lombaire (décreuser les reins).
  • Éviter le port de charges lourdes et équilibrer les deux mains, en évitant de porter à bout de bras ; il faut mettre les muscles abdominaux à contribution.
  • Éviter les mouvements de torsions de la colonne. 
  • Pour ramasser un objet par terre, s’accroupir en fléchissant les genoux pour garder le dos vertical.
  • S’équiper d’une cuisine ergonomique où les ustensiles sont à portée de main en évitant la flexion antérieure (30 °).
  • Pour balayer ou passer l’aspirateur, éviter aussi cette flexion à 30 ° et garder le tronc vertical.
  • Pousser sur les objets lourds (ce qui fait travailler tout le corps) plutôt que les tirer (ce qui sursollicite le dos).
  • Télécharger l’application Activ’dos de l’Assurance maladie. Vous trouverez tous les exercices d’étirement et de renforcement musculaire utiles.

Et l’activité physique et sportive ?
Prudence pour les sports qui impliquent une rotation du tronc comme le tennis, le golf, le ski…
En revanche, toute activité physique est bénéfique : la marche, la gymnastique, les sports aquatiques…
En cas de lombalgie, la reprise doit être précoce mais progressive.

En conclusion :
  • Le mal de dos est la rançon de notre bipédie, la station debout étant relativement récente en regard de l’évolution de notre espèce et aussi du mode de vie moderne.
  • Il faut éviter le passage à la chronicité et la désinsertion sociale ou professionnelle ; consulter son médecin précocement.
  • Ne pas s’alarmer à la lecture des comptes-rendus d’imagerie d’autant qu’il n’y a pas de parallélisme entre les modifications radiologiques et l’intensité de la douleur ; de même qu’il n’y a pas de corrélation entre l’importance de la douleur et la gravité.
  • Bien se mettre dans la tête que la meilleure prévention et le meilleur traitement sont le mouvement. À cet égard, nos clubs fournissent une offre adaptée.

Dr Claude Paumard, médecin régional des Pays de la Loire
Image par LillyCantabile de Pixabay

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