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LA VITAMINE D ET SES BIENFAITS


Nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs vivaient à l’extérieur, exposés au rayonnement solaire. Les ultraviolets (UVB) qui arrivaient au contact de leur peau suscitaient la sécrétion de vitamine D à partir d’un dérivé du cholestérol.
Le mode de vie moderne, citadin, qui nous prive de cette lumière solaire, entraîne un déficit chez 80 % de nos contemporains avec les conséquences néfastes dont on parlera plus loin.


La pression de sélection génétique naturelle a fait que les individus à peau noire vivent en majorité dans les zones très ensoleillées et ceux qui ont la peau claire dans les pays du Nord. En effet, la mélanine, pigment de la peau, fait écran, obstacle, aux rayons UV.

Dans la Grèce antique Hérodote recommandait aux athlètes des bains de soleil pour « raffermir les muscles mous et faibles », conseil empirique car à l’époque on ignorait tout du mécanisme en cause.

Au début du XXe siècle, on construisit des sanatoriums sur des versants ensoleillés exposés au sud pour traiter les nombreuses personnes atteintes de tuberculose ; à défaut de médicaments efficaces, notamment d’antibiotiques actifs sur le bacille de Koch (BK), on avait remarqué les bienfaits de l’astre solaire sur leur guérison. Là encore, on ne connaissait pas les bienfaits de la vitamine D sur l’immunité.

C’est aussi l’époque où nos grand-mères faisaient ingurgiter à leurs enfants réticents l’infâme huile de foie de morue pour éviter le rachitisme qui déformait les os et empêchait la croissance. Cette maladie touchait plus les enfants des milieux urbains et défavorisés, d’autant plus qu’une loi fiscale stupide taxait les logements au prorata des surfaces d’ouvertures (fenêtres et portes vitrées). 

Dans les années 60, la pédiatrie moderne a généralisé la prescription de gouttes de vitamine D à tous les nourrissons jusqu’à l’âge de 18 mois, voire plus, en renforçant les doses pour les enfants à peau foncée.
 
Plus récemment, c’est la gériatrie qui s’est intéressée à cette vitamine, car l’augmentation de la longévité s’est accompagnée d’un grand nombre de fractures osseuses liées à l’ostéoporose. La vitamine D permet l’absorption et la fixation du calcium sur les os. On s’est aperçu que 80 % de la population des seniors était déficitaire en vitamine D et que de nombreuses maladies liées à l’âge étaient associées à un taux sanguin très bas.

À quoi sert la vitamine D ?
Son rôle principal est d’assurer la fixation du calcium sur la trame osseuse, mais on s’est aperçu qu’elle agissait aussi sur les muscles, le système immunitaire, le cerveau. En effet, de nombreuses cellules sont pourvues de récepteurs à cette substance, ce qui explique son action sur de nombreuses maladies. Elle intervient sur 500 gènes.
Des milliers de publications scientifiques ont fait état de recherches dans différents domaines et on a eu tendance à la parer de toutes les vertus. Il faut, néanmoins, se garder d’un enthousiasme excessif et d’en faire un élixir de jouvence… !

Un apport suffisant en vitamine D :
  • renforce les muscles et diminue le risque de chutes chez les personnes âgées ; on a démontré, à cet égard, que la force de préhension était corrélée au taux sanguin de vitamine D.
  • améliore l’immunité (rappelons l’action sur la tuberculose recherchée dans les sanatoriums). Il faut noter qu’en mai 2020, l’Académie de médecine a recommandé aux médecins de prescrire de la vitamine D dès le diagnostic de Covid-19 pour éviter les formes graves.
    Dans ce même chapitre de l’immunité, il est fort probable que les maladies auto-immunes (sclérose en plaques, maladie de Crohn…) plus fréquentes en Belgique et dans les départements du Nord, régions moins ensoleillées, soient en lien avec un déficit en vitamine D.
    Il a même été établi une corrélation entre le mois de naissance des enfants et le taux de maladies auto-immunes et d’allergies. Il ne s’agit pas de thème astral mais d’exposition au soleil de la femme pendant sa grossesse. C’est la raison pour laquelle les médecins prescrivent systématiquement une ampoule de vitamine D au 7e mois de grossesse pour protéger le bébé.
  • joue un rôle bénéfique pour le cerveau et la cognition (donc pour la prévention des maladies neurodégénératives), ainsi que la tension artérielle et le diabète.

Comment éviter un déficit ?
Alors que pour un jeune, il suffit d’une exposition solaire des avant-bras et du visage une demi-heure par jour pour couvrir les besoins, chez le senior, la capacité de synthèse de la vitamine par la peau est fortement diminuée ; par ailleurs, le risque de cancer cutané augmentant avec l’âge, on doit se protéger du soleil. Le tabac diminue cette synthèse.

Il est remarquable que les populations nordiques, déficitaires en soleil, compensent par la consommation de poissons gras des mers froides. Les populations des pays chauds se protègent du soleil et sont finalement plus déficitaires en vitamine D que les nordiques.

L’alimentation n’apporte que 30 à 40 % des besoins. Les aliments les plus riches en vitamine D sont les poissons gras (harengs et saumons marinés), les champignons, le jaune d’œuf… Pour couvrir les besoins, il faudrait manger 20 sardines ou 22 jaunes d’œuf par jour !!!

La solution réside donc, pour les seniors, dans une supplémentation médicamenteuse systématique dès l’âge de 60 ans. De récentes études montrent qu’un apport quotidien serait plus efficace qu’une ampoule trimestrielle. Il est néanmoins plus facile en pratique d’absorber une ampoule de 80 ou 10 000 unités tous les trois mois. Les besoins étant accrus en cas d’obésité (car la vitamine, soluble dans les graisses, reste stockée dans le tissu adipeux et n’est pas utilisable), la fréquence est ramenée à deux mois dans ce cas. Idem pour les personnes à peau noire, les fumeurs et les diabétiques.

Doit-on faire un dosage sanguin ?
Sachant que 80 % de la population est déficitaire et que le risque de surdosage est infime, il n’est pas utile de pratiquer de dosage sanguin, d’autant qu’il n’est remboursé par les caisses que dans des indications bien particulières.

En conclusion
Parlez-en à votre médecin ; il vous prescrira votre dose trimestrielle, surtout en période hivernale.
Après cette période de confinement, vos besoins sont accrus, sauf si vous en avez profité pour bronzer sur votre terrasse ou dans votre jardin.

Dr. Claude Paumard, médecin régional des Pays de la Loire

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