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LA SOLITUDE DES ÂGÉS, CE FLÉAU QUI VA CROISSANT


Le 10e rapport annuel sur les solitudes de la Fondation de France, réalisé avec le concours du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), confirme ce que l’on subodorait : l’isolement relationnel au sein de la population française ne cesse de s’amplifier depuis dix ans. 14 % des Français sont concernés (contre 9 % en 2010) et d’abord les seniors.


L’isolement relationnel est caractérisé lorsqu’une personne n’entretient que des relations très épisodiques (quelques fois dans l’année, voire moins) avec les membres des cinq principaux réseaux de sociabilité : familial, professionnel, amical, affinitaire ou voisinage.
Majoré chez les personnes âgées, il concernerait en effet un tiers des plus de 75 ans. Pour le sociologue Arnaud Campéon, l’exposition de ce public est polyfactorielle. « Plusieurs évènements peuvent bouleverser la vie d'une personne âgée et contribuer à la rendre étrangère au monde qui l'entoure : décès des proches, maladie, inadaptation de l'environnement urbain et des modes de transport collectif, sentiment de dévalorisation lié à l'avancée en âge... Soit autant d'éléments qui peuvent la contraindre, sous la forme d'une douce exclusion, au repli chez soi et sur soi », explique-t-il.

Les femmes sont plus vulnérables que les hommes
Toutefois, le mal est endémique. En effet, « l'isolement relationnel en France gagne du terrain et s’étend à toutes les catégories de population, insiste la Fondation de France. Si les personnes âgées subissent le plus fortement des situations d'isolement, les jeunes sont de moins en moins épargnés. Les catégories socio-professionnelles les plus aisées sont elles aussi de plus en plus touchées par ce phénomène. » Nonobstant, la solitude affecte prioritairement ceux qui se trouvent dans une situation de précarité (bas revenus, chômage…) et/ou dont l’état de santé n’est pas des meilleurs (maladie chronique, handicap…). Enfin, les femmes sont plus vulnérables que les hommes. 
Pour pallier cette tendance délétère, le réseau amical reste le plus privilégié (58 % des Français fréquentent leurs amis plusieurs fois par mois). Cependant, le réseau familial est le seul à avoir de plus en plus la cote : en 2020, 55 % de nos concitoyens voyaient régulièrement leur famille contre 47 % en 2016.

Une certaine défiance à l’égard des associations
Plus inquiétant, et la FFRS ne sera pas insensible à ce triste constat, le réseau associatif perd du terrain. « L’engagement associatif et affinitaire, relativement stable au début de la décennie, est en baisse depuis quatre années et perd huit points entre 2016 et 2020 », déplore la Fondation de France. Pourquoi ? Parce que « de plus en plus d’individus développent une certaine défiance à l’égard des associations ». Plus précisément, on note, entre 2016 et 2020, « une baisse importante de la proportion de personnes âgées faisant partie d’une association ou d’un groupe affinitaire et ce, particulièrement parmi les 60‐74 ans. Depuis dix ans, ces derniers ont pourtant toujours été particulièrement investis par rapport aux autres classes d’âge. » Visiblement, l’adhésion a en partie laissé la place à un début de désaffection. Ainsi, en 2016, 58 % des 60‐74 ans et 66 % des plus de 75 ans étaient membres d’une association ou d’un groupe affinitaire contre 53 % en moyenne dans la population. Or, 2020 est la première année où les 60‐74 ans ne sont pas plus nombreux que la moyenne à faire partie d’un réseau associatif ou affinitaire.

Un lien avec l’évolution des conditions de départ à la retraite
« Ce désengagement relatif des jeunes seniors est peut‐être à mettre en lien avec l’évolution des conditions de départ à la retraite au cours des dernières années, lesquelles ont des répercussions progressives sur l’âge légal de départ à la retraite (passé de 60 à 62 ans en 2013) et sur l’âge requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein (porté à 67 ans contre 65 ans en 2010) », suggère la Fondation de France. Par ailleurs, « la concurrence potentielle de l’engagement associatif et affinitaire avec les solidarités familiales de plus en plus nécessaires pourrait également expliquer ce phénomène. On estime, en effet, à un sur cinq la proportion d’aidants parmi les Français, et parmi eux, 56 % ont 50 ans ou plus. »

Pourtant, face à ces contraintes, la pratique d’une activité physique dans la convivialité et l’entraide, au sein des clubs de la FFRS, s’avère une précieuse opportunité de préserver du lien social en même temps qu’un équilibre de vie gage d’un bien vieillir.

Alexandre Terrini

> Plus d’informations et téléchargement de l’étude complète : cliquez ici

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