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LA GRIPPE SAISONNIÈRE


Il s’agit d’une maladie virale liée à une catégorie de myxovirus du genre influenzae, surtout de types A et B responsables des épidémies hivernales. Ils possèdent des protéines d’enveloppe (Hemagglutine et Neuramindinase, d’où l’appellation des virus H1N1, H2N8, H3N2…) comme beaucoup de virus, qui leur confèrent leurs caractéristiques antigéniques dont la structure se modifie constamment au fil du temps, comme pour celles de la Covid.


LA GRIPPE SAISONNIÈRE
La transmission du virus se fait par voie aérienne, d’individu à individu, essentiellement par les gouttelettes ou les aérosols émis lors de la parole ou la respiration. La contagiosité est forte et une proportion de 3 à 8 % de la population française est touchée lors de chaque épisode. En général bénigne, la grippe saisonnière entraîne néanmoins lors de chaque épidémie de nombreuses hospitalisations et entre 2 000 et 8 000 décès.

La gravité et la mortalité sont d’autant plus fortes que la maladie survient chez des personnes plus âgées ou atteintes de maladies chroniques, ou encore des femmes enceintes, des enfants de moins d’un an. 
Sa transmission est limitée par les mêmes mesures barrières que celles qui sont promotionnées depuis plusieurs mois pour la Covid.

Le virus est à tropisme essentiellement respiratoire et la maladie se manifeste donc essentiellement par une toux survenant dans un contexte de fièvre, avec fatigue intense et douleurs diffuses. Cette symptomatologie dite du syndrome grippal, bien connue, dure en général de 3 à 5 jours avec parfois une remontée brutale et brève de la fièvre, connue sous le terme de « V » grippal compte tenu de la forme qu’elle engendre sur la courbe de température. 
Les choses peuvent néanmoins évoluer et se compliquer en particulier sur le plan respiratoire, avec l’apparition d’une surinfection bactérienne de la pneumopathie virale ou l’apparition d’une forme maligne avec œdème pulmonaire lésionnel, qui peuvent conduire les malades à bénéficier de techniques de ventilation mécanique au sein d’unités de réanimation qui parfois ne peuvent éviter une issue fatale.
 
La dernière épidémie grippale lors de l’hiver 2018-2019 avant la pandémie Covid, due en grande majorité au virus A (H3N2), a été à l’origine de 1,8 million de consultations médicales, de 65 000 passages dans les services d’urgence suivis dans 16 % des cas d’une hospitalisation (11 000). 1 877 cas graves ont été admis en réanimation. 9 900 décès sont attribuables à la grippe au cours de cette période. 
 
Le traitement préventif de la grippe saisonnière repose sur la vaccination. La protection apportée par le vaccin est limitée dans le temps (un peu moins d’un an) et doit donc être renouvelée chaque année et ce, d’autant plus que le virus se modifie continuellement et que le vaccin doit être actualisé chaque année en fonction de la nature des souches qui ont circulé la saison précédente.
Le taux de protection obtenue avec la vaccination est difficile à prédire compte tenu de ces éléments et de l’incertitude qui subsiste à chaque début de saison sur la nature des souches qui vont être responsable de l’épidémie. A posteriori et à titre d’exemple, lors de l’hiver 2018-2019, il était d’un peu plus de 50 % mais il semble que, comme pour la Covid, il existe un certain degré de protection vis-à-vis des formes graves.

Les vaccins utilisés en France depuis 2018 sont des vaccins tétravalents, c’est-à-dire qu’ils sont composés de quatre souches de virus (deux de type A et deux de Type B) qui sont inactivées :
- Deux vaccins à dose standard de souches virales : INFLUVAC TETRA© et VAXIGRIP TETRA©
- Un vaccin à haute dose de souches virales (4 fois plus dosé) : EFLUELDA©

Le vaccin le plus dosé (EFLUELDA©) est indiqué pour compenser la baisse de réponse immunitaire des sujets défaillants, en particulier les sujets âgés. L’indication a été étendue depuis le 2 mars 2021 aux personnes âgées de plus de 60 ans en prévention de la grippe, mais n’est prise en charge par l’assurance maladie bien sûr qu’à partir de 65 ans (comme pour les autres). La disponibilité de ce nouveau vaccin produit par Sanofi est néanmoins aléatoire sur le territoire.
 
Les vaccins antigrippaux s’administrent par voie injectable (intra-musculaire ou sous cutanée profonde) mais il existe un soluté nasal réservé à la population pédiatrique. La protection est effective 2 à 3 semaines après l’injection. La plupart des professionnels de santé sont habilités à pratiquer ce geste et depuis cette année, les préparateurs en pharmacie sont formés.
La tolérance est excellente, les principaux effets indésirables sont des réactions locales (douleur ou rougeur au point d’injection) ou générales (épisode de fièvre, douleurs musculaires ou articulaires, fatigue, frissons) qui ne persistent en général pas plus de 48 heures.
Les souches vaccinales étant cultivées sur de l’ovalbumine (protéine de l’œuf), il existe un risque de réaction pour les personnes allergiques à ces substances.
 
La Haute Autorité de Santé recommande (avis du 27 septembre 2021) de réaliser en même temps la vaccination antigrippale et le rappel Covid (dans un centre de vaccination, il faudra toutefois apporter le vaccin anti-grippal).
Ce vaccin est recommandé pour les personnes âgées de plus de 65 ans, les adultes atteints de maladies chroniques ou de facteurs de risque tel que la surcharge pondérale ou le diabète de type 2.
Les vaccins sont pris en charge à 100% par l’assurance maladie pour les usagers « à risque » qui sont destinataires du bon de prise en charge, et en particulier les personnes âgées de plus de 65 ans.
 
Le traitement en dehors des mesures symptomatiques (Paracétamol, anti-inflammatoires, antitussifs …) peut faire appel à des médicaments antiviraux spécifiques du virus influenzae, et plus particulièrement aux inhibiteurs d’une des protéines d’enveloppe, la Neuraminidase, qui ont l’autorisation de mise sur le marché. Il s’agit de l’OSELTAMIVIR© ou TAMIFLU© commercialisés sous la forme de gélules et RELENZA© sous la forme de poudre pour inhalation nasale. 

Ces substances ont une efficacité qui est jugée modeste (avis HAS juin 2020) et ne sont remboursées par l’assurance maladie qu’à hauteur de 30 %. Ils ont très peu d’effets secondaires, leur action étant très ciblée sur la protéine N.
Ils sont indiqués sur le plan curatif en période de pandémie, soit chez les sujets à risque, et doivent être utilisés le plus tôt possible par rapport à la survenue des symptômes. Ils pourraient alors réduire l’incidence de la survenue de la maladie, limiter son évolution et la survenue de formes graves.
Ils peuvent également être employés dans un objectif préventif en situation épidémique en cas de contact avéré avec un sujet porteur, chez des sujets à risque.
 
Jean Bultel,
Médecin fédéral

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