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LA DÉPRESSION SAISONNIÈRE


La fluctuation de l’humeur avec les saisons est connue depuis l’Antiquité, mais la description médicale de la dépression saisonnière (DS), définie comme une baisse de l’affectivité en relation avec une diminution de la luminosité ambiante, ne date que d’environ cinquante ans.
Elle touche plus fréquemment les femmes vers la quarantaine, mais une recherche plus fine montre un début dès les 25 ans.


Les troubles commencent à l’automne et durent deux à six mois. On remarque :
une faim dévorante avec un attrait surtout pour le sucré,
un sommeil rallongé d’environ deux heures, 
un ralentissement mental avec repli sur soi, perte d’initiative,
une humeur triste avec culpabilité, irritabilité et une plus grande vulnérabilité aux agressions de la vie.

L’évolution se traduit, dans 40 % des cas, par une récidive et autant de passage à une dépression non saisonnière. On a décrit des dépressions déclenchées par l’été, comme si les personnes étaient trop sensibles à la chaleur…
Le traitement repose surtout sur la luminothérapie, avec filtre excluant les UV. En effet, la lumière stimule, sur la rétine, non seulement les récepteurs aux couleurs primaires, mais aussi d’autres récepteurs qui agissent sur l’horloge biologique et l’humeur.

La dépression saisonnière est à différencier de la psychose maniaco-dépressive et de la dépression « classique ».

La psychose maniaco-dépressive (PMD) ou « psychose bipolaire »
Il s’agit d’une maladie mentale grave perturbant l’appréhension du réel avec, dans sa forme dépressive :
une composante héréditaire indéniable, s’accompagnant souvent d’un profil physique typé,
non déclenchée par un événement extérieur (deuil, perte d’emploi…), mais apparaissant à l’intersaison (vague similitude avec la DS),
avec une dépression majeure (risque suicidaire fort, idées délirantes).

La psychose maniaco-dépressive se traduit soit par :
une alternance, dans la vie, de phases dépressives et euphoriques, 
une succession de phases dépressives ou euphoriques.

Cette affection est bien améliorée par les traitements médicamenteux, en particulier des régulateurs de l’humeur, dont le lithium. Elle nécessite un traitement à vie.
À noter que les troubles bipolaires sont « la tarte à la crème » de bon nombre de films américains.

La dépression « classique »
C’est de loin la plus fréquente. Elle peut débuter en hiver, comme une dépression saisonnière. Elle peut être induite par :
des maladies (tuberculose),
de rares médicaments,
des agressions de la vie (appelées à tort « stress ») : décès d’un proche, découverte d’une maladie grave, perte d’emploi… parfois survenant facilement sur un terrain fragile.

Pour parler de dépression, il faut une durée de troubles suffisante et l’existence d’un minimum de troubles parmi les suivants :
une douleur psychologique avec pessimisme : désir de mort, sentiment d’inutilité, de culpabilité, d’incapacité, de solitude (cas du veuvage)…
une diminution des centres d’intérêt pour la lecture, la TV, les sorties, les activités physiques, ainsi qu’une fatigue)
des troubles physiques (sommeil, appétit, douleur), 
des troubles de l’émotivité (anxiété, colère). 
Ce type de dépression est amélioré par un traitement médicamenteux et psychothérapique, long.

Les dépressions constituent un problème majeur de la santé publique en France puisqu’on admet qu’un Français sur trois fera une dépression dans sa vie. Au-delà du cas individuel, il y a une incidence sur la vie familiale et professionnelle, sans parler du coût économique.

Cet article reprend des éléments d’une parution en Bourgogne-Franche-Comté à propos du « burn-out ». 

Dr Michel Jacques, médecin régional Bourgogne-Franche-Comté, psychiatre, médecin du sport.
 
Image par Gerd Altmann de Pixabay

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