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L’ARN MESSAGER : UN PEU D’HISTOIRE


La génétique est une science qui a connu un essor considérable depuis la découverte en 1953 par Crick et Watson de la structure en trois dimensions de l’ADN, ce qui leur a valu le prix Nobel de médecine. Ces filaments nichés dans le noyau de chacune de nos cellules sont le support de notre hérédité, riche de 22 000 gènes.


Une dizaine d’années plus tard, trois chercheurs français, François Jacob, André Lwoff et Jacques Monod ont également été récompensés par le prix Nobel en 1965 pour leur découverte. Ils ont montré comment nos gènes étaient régulés pour s’adapter aux besoins de notre organisme en fabriquant les protéines, les enzymes nécessaires à son bon fonctionnement. Chaque cellule comporte une enveloppe, un noyau qui baigne dans un liquide appelé cytoplasme. Au sein de chaque cellule, l’ARN-messager (acide ribonucléique messager) a « pour mission de pénétrer dans le noyau pour copier l’information génétique et la transmettre à « l’usine » de fabrication située dans le cytoplasme ».
En 2001, les chercheurs de dix-huit pays ont réussi un exploit en réalisant le séquençage du génome humain, c’est-à-dire le « déchiffrage » des trois milliards et demi d’unités qu’il comporte, alors que les plus optimistes avaient envisagé un tel résultat pour 2020 environ !

Depuis 1990, l’ARN-messager, cet intermédiaire indispensable, a suscité l’intérêt des chercheurs qui ont envisagé la possibilité d’intégrer dans les cellules des informations spécifiques suscitant la fabrication dirigée de protéines et notamment d’anticorps destinés à combattre les agents infectieux (bactéries, virus).
Dès cette époque, Katalin Kariko, chercheuse hongroise émigrée en Pennsylvanie (USA) s’est beaucoup investie dans ce domaine et a réussi à induire une réponse cellulaire orientée en injectant de l’ARN-messager. Malgré le caractère éphémère de la présence de cette substance dans l’organisme, l’opération était suffisante pour déclencher la réponse voulue.
Il y a trois ans, trois chercheurs ont présenté un candidat vaccin contre le paludisme basé sur cette technologie. Parallèlement, Moderna menait des essais visant à mettre au point un vaccin antigrippal et un autre contre le cytomégalovirus (CMV).

Début 2020, la technique arrivait à maturation lorsque la pandémie est survenue.
600 chercheurs du monde entier se sont réunis. Compte-tenu des moyens financiers et humains considérables et sans précédent dans l’histoire de la science médicale qui ont été déployés, la mise au point de vaccins contre le coronavirus a été, là encore, beaucoup plus rapide que prévu.

Que peut-on attendre de ces nouvelles avancées ?
Un immense espoir est né et les perspectives d’avenir sont enthousiasmantes. En effet, si l’ARN-messager déclenche la production d’anticorps contre les virus, il peut aussi susciter une réponse adaptée dans la lutte contre les cellules cancéreuses. D’ailleurs, c’est un traitement du cancer de la prostate qui, en 2009, avait relancé l’intérêt pour l’ARN-messager. Des essais sont en cours pour le traitement du mélanome. On peut aussi programmer la production d’une protéine défaillante, bloquée par une anomalie génétique ; c’est le cas de la mucoviscidose. D’autres pistes inattendues sont prometteuses comme la possibilité de restaurer la circulation des artères coronaires chez les diabétiques ou de stimuler la formation osseuse chez les patients atteints d’ostéoporose.

Pour rester dans le domaine de la vaccination, des espoirs sont mis dans l’élaboration de vaccins contre le paludisme, la tuberculose, le Zika et... l’infection par le virus du SIDA !!! Les industriels mettent en avant le court délai d’élaboration comparé aux vaccins traditionnels, ce qui permet une souplesse et une adaptation rapide au contexte épidémique et à l’émergence de nouveaux variants. Quelques semaines suffisent à cette mise au point au lieu de plusieurs mois, voire années. En outre, la puissance de la réponse immunitaire ne nécessite pas l’utilisation d’adjuvants.

En conclusion, la pandémie, comme toutes les crises, a permis de stimuler la recherche, d’accélérer l’innovation et d’envisager la résolution de problèmes différents de celui qui était posé au départ.

Dr Claude Paumard,
Médecin régional des Pays de la Loire
Image par Arek Socha de Pixabay

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