L’aspect médical
La grippe aviaire (GA) est connue et décrite depuis l’Antiquité, d’où son ancien nom de « peste aviaire ». Elle est due au virus grippal de type A et en particulier sa sous espèce H5N1, largement médiatisée ces dernières années, très hautement pathogène et qui a une grande capacité à muter.
Pour le moment, elle affecte principalement les oiseaux. Souvent asymptomatique chez les espèces sauvages, mais très contagieuse et destructrice dans les élevages, elle est transmissible :
- aux mammifères comme les porcs, les rats, les furets, les chats, les chiens. ;
- exceptionnellement aux humains, uniquement par voie respiratoire, et essentiellement en Asie et dans des conditions particulières où les contacts avec la volaille sont étroits et/ou prolongés. La consommation de viande, foie gras et œufs ne présente pas de risque pour l’Homme.
Les signes de la grippe aviaire chez les humains sont ceux de la grippe saisonnière : toux, mal de gorge, fièvre, frissons, courbatures, conjonctivite, mais une évolution vers la pneumonie est possible, voire vers une forme létale. L’incubation varie de cinq à quinze jours. Il existe des tests diagnostiques par écouvillonnage nasal. Le traitement repose sur les antalgiques, les anti-inflammatoires et les antiviraux s’ils sont administrés tôt.
D’un point du vue préventif, il convient de ne pas toucher des animaux morts ou blessés, les signaler à la Fédération des chasseurs et informer la mairie. Par ailleurs le ministère de l'Agriculture a lancé en octobre 2023 une campagne de vaccination nationale contre l'influenza aviaire ciblée sur les canards d’élevage.
Dr Jean Bultel, Médecin fédéral
Le point de vue de l’éleveur
L’apparition de la grippe aviaire dans nos élevages a été un séisme pour notre profession. Nous avons renforcé la biosécurité de nos fermes avec davantage de pédiluves, d’aires de lavage, de procédures de désinfection tout au long du parcours de nos volailles, avec bien sûr un surcroît de travail et un surcoût financier.
Malgré toutes ces mesures, compte tenu de la facilité de mutation du virus, nous vivons dans l’angoisse du retour de la maladie et avons procédé à la délimitation de zones précises de quarantaine imposées par les autorités. Notre travail est sous tension, tiraillé entre la progression du virus et la demande croissante de volailles festives et de canards gras (magrets, foies gras…).
Malgré toutes ces mesures, compte tenu de la facilité de mutation du virus, nous vivons dans l’angoisse du retour de la maladie et avons procédé à la délimitation de zones précises de quarantaine imposées par les autorités. Notre travail est sous tension, tiraillé entre la progression du virus et la demande croissante de volailles festives et de canards gras (magrets, foies gras…).
Nous avons reçu des aides de l’État mais les dossiers sont de plus en plus complexes et les délais d’indemnisation s’allongent. La filière avicole a souffert et souffre durement de ce fléau ! Nous avons fait le choix de vacciner nos volailles pour tenter d’éviter les abattages massifs.
Nous aimons notre métier et nos animaux. Nous sommes confiants dans la qualité gustative de nos produits et nous espérons vous faire goûter encore longtemps du foie gras gersois !
Jean-Jacques Dumont, instructeur fédéral, Président du Coders 32 (Gers)
Image du haut par Olga Krikliva de Pixabay
