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C'EST LA SAISON : REVOILÀ... LES TIQUES


Avec le printemps, les tiques sont de retour. La randonnée, en particulier en forêt, constitue la circonstance la plus fréquente, en France, de piqures de tiques mais les campeurs, les professionnels du monde forestier, les chasseurs ou encore les ramasseurs de champignons sont aussi concernés.


C'EST LA SAISON : REVOILÀ... LES TIQUES
Les tiques sont des parasites qui appartiennent au règne des arachnides acariens (araignées). Elles vivent dans les zones boisées plutôt humides, les hautes herbes des prairies, mais aussi dans les parcs et jardins.

La variété la plus courante dans notre pays (Ixodes Ricinus) est présente sur l’ensemble du territoire national en dessous de 1 800 mètres d’altitude.

Plus répandue dans la région Grand-Est et aux frontières du Centre-Est, elle sévit particulièrement au printemps et en automne.

Le sang : sa seule et unique nourriture

C'EST LA SAISON : REVOILÀ... LES TIQUES
La tique repère sa proie grâce à son organe olfactif (capteur d’odeur) puis s’accroche à elle par ses pattes munies de griffes. Elle possède un appareil buccal très performant qui lui permet de mordre sa victime pour aspirer son sang, qui constitue sa seule et unique nourriture.
Son développement, du stade larvaire à l’âge adulte, dure plusieurs années et nécessite l’absorption de sang puisé sur un hôte humain ou animal (chiens, chats, chevaux, rongeurs, cervidés …).

La tique est de petite taille : 5 à 8 mm pour une adulte, 1 mm pour une larve. Lorsqu’elle absorbe le sang, son corps se dilate et son volume augmente considérablement, jusqu’à plus d’un cm quand elle en est gorgée.
Cette opération de succion peut prendre plusieurs dizaines d’heures pendant lesquelles la tique reste fixée sur la peau.

La morsure et ses effets

C'EST LA SAISON : REVOILÀ... LES TIQUES
Totalement indolore, la morsure peut passer complétement inaperçue et toucher n’importe quelle partie du corps, souvent des endroits « cachés » où la peau est la plus fine (derrière les oreilles, entre les doigts ou les orteils, le nombril, sous les bras, le pli du coude, autour des organes génitaux…).
La morsure de tique ne présenterait pas de gravité particulière si un nombre non négligeable d’entre-elles n’étaient porteuses d’agents infectieux dangereux pour l’homme.
En France, il s’agit surtout d’une bactérie (Borrélia Burgdorferi) qui peut être responsable de la maladie de Lyme (parce que découverte par l'entomologiste et bactériologiste américain Wilhem Burgdorfer en 1982 à Lyme, Connecticut). Les tiques sont souvent contaminées par ces agents microbiens, lors de contacts préalables avec les animaux.

La transmission des agents infectieux se fait surtout une fois que le corps de la tique est rempli de sang ou quand son « repas » est interrompu par un arrachage intempestif qui laisse souvent persister la pièce buccale, et provoque l’inoculation de la salive contaminée. On considère qu’environ 20 % des tiques sont contaminées par Borrelia en France.

​La maladie de Lyme

Cette maladie ne peut être acquise que par morsure de tique et en aucun cas par l’intermédiaire d’un animal de compagnie porteur de la bactérie ou d’un autre être humain. 

Entre 2015 et 2018, 68 530 cas ont été signalés, soit une incidence de 104/100 000 habitants, mais une baisse à 76/100 000 habitants a été enregistré en 2019. L’incidence est hétérogène : dans le Grand-Est, elle est proche de 100/100 000 habitants alors qu’elle n’est que de 50/100 000 habitants à l’Ouest ou au Sud.

C'EST LA SAISON : REVOILÀ... LES TIQUES
Dans sa forme courante, elle se manifeste  par l’apparition (trois à trente jours après la morsure) d’une plaque inflammatoire sur la peau, autour du point de piqure. Cette plaque rouge s’étend en anneau sur plusieurs centimètres, avec un centre qui devient plus clair et une périphérie qui reste plus rouge (érythème migrant). Il n’y a en principe aucune démangeaison, pas ou peu de fièvre, parfois des douleurs articulaires.
L’érythème migrant est la seule manifestation de la maladie dans près de 80 % des cas.

Dans des formes plus graves, les érythèmes peuvent être multiples, disséminés, associés à une fièvre, une fatigue, des maux de tête ou des douleurs musculaires.

En l’absence de diagnostic et/ou de traitement, l’infection peut poursuivre son évolution et provoquer des atteintes inflammatoires articulaires, des troubles du rythme cardiaque, une paralysie faciale, des méningites voire, dans les mois ou les années qui suivent, des troubles neurologiques, articulaires, cardiaques ou ophtalmologiques qu'il est alors souvent difficile de rapporter à la maladie de Lyme.

Le diagnostic repose donc essentiellement sur l’observation des signes cutanés et du contexte (saison, région et circonstances compatibles) , de la constatation de la morsure et/ou la visualisation de la tique. Il existe des possibilités de diagnostic biologique par recherche d’anticorps spécifiques par PCR dans le sang (voire le liquide articulaire ou céphalo-rachidien recueilli par ponction lombaire) qui le confirme quand elle est positive, mais demeure d’interprétation difficile quand elle est négative.
Le traitement initial repose sur la prescription d’un antibiotique pendant deux à trois semaines.

Il n’existe pas de vaccination, ni d’immunité acquise pour cette maladie. Le fait d’en avoir été victime n’empêche pas d’être à nouveau contaminé lors d’une nouvelle morsure.

​Se protéger des morsures en randonnée

- Éviter les zones broussailleuses, les hautes herbes et les fougères, surtout en zones humides et plus particulièrement au printemps et en automne dans les zones géographiques à risques.
- Pour le pique-nique, s’assoir sur un tissu de couleur claire (pour mieux visualiser les parasites) et ne pas être en contact direct avec le sol.
- Inspecter le corps minutieusement au retour, avant la douche et le lendemain, à la recherche de morsures et de tiques visibles.
- Traiter vos animaux familiers s’ils sont infectés.

Des répulsifs cutanés et vestimentaires existent, mais ils sont toxiques et d’utilisation difficile, contre-indiqués en particulier chez l’enfant et la femme enceinte. La couverture complète du corps de la tête au pied en randonnée paraît illusoire.

Comment retirer une tique

Si la tique est fixée sur la peau, ne surtout pas l'arracher ni appliquer un produit. Utiliser un « tire-tique » (disponible en plusieurs tailles selon celle du parasite, en pharmacie et dans les animaleries).

Faire passer l’extrémité fendue sous la tique puis effectuer un mouvement circulaire perpendiculaire à la surface de la peau comme pour la « dévisser ». Ce geste permet de retirer la tique sans arracher l’appareil buccal, ce qui aurait pour conséquence, si elle est contaminée, de libérer les agents infectieux.

Désinfecter ensuite la peau avec de l’alcool modifié ou un autre antiseptique cutané à base de chlorhexidine ou de povidone iodée.
 
Consulter un médecin si des signes apparaissent, en particulier une plaque rouge sur la peau qui a tendance à s’étendre, ou tous autres symptômes anormaux, ou encore si vous avez la certitude d’avoir été mordu et que vous êtes immunodéprimé ou enceinte.

Si la tique est isolée après extraction, il est très important, pour enrichir les connaissances scientifiques, de signaler la morsure sur le site citique.fr et de faire parvenir le parasite, sans l’écraser, enfermé dans un papier absorbant type « Sopalin » fermé de tous côtés accompagné du formulaire téléchargeable sur le site. L’envoyer sous enveloppe à :
Programme CITIQUE - Tous chercheurs Nancy - Centre INRAE Grand Est Nancy
Rue d’Amance - 54280 Champenoux.

​Les autres maladies

Les tiques peuvent être vecteurs d’autres maladies, en particulier des arboviroses entraînant des encéphalites ou méningo-encéphalites (infection du cerveau et des méninges) pour lesquelles existent un vaccin, des fièvres hémorragiques virales qui commencent à être identifiées en France, en particulier en Camargue, des infections bactériennes à Rickettsies surtout présentes aux États-Unis, en Asie et en Afrique. 

Dr Jean Bultel,
Médecin fédéral
Sources images
Image 1
Image 2 et 5 : HSCP
Image 3 par Nicooografie de Pixabay
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